Le processus menant au diagnostic d’autisme peut se faire dès l'âge préscolaire. Au moment du diagnostic, les niveaux langagier et intellectuel de l'enfant doivent être spécifiés. Or, à l’âge préscolaire, les enfants autistes ont fréquemment des retards langagiers et sont souvent considérés comme peu fonctionnels. Pourtant, une grande partie d’entre eux développeront le langage et auront un potentiel cognitif normal à l’âge scolaire. Les moyens actuellement existants pour évaluer le potentiel cognitif des enfants autistes ne considèrent pas toujours leurs forces cognitives ni leurs difficultés de communication. Il en résulte donc souvent une sous-estimation de leur potentiel cognitif, ce qui peut avoir des répercussions sur la qualité des décisions prises quant aux interventions, à la scolarisation et au devenir de ces enfants.

Ce projet a pour objectif d’identifier des prédicteurs et corrélats du potentiel cognitif chez les enfants autistes afin de déterminer si certains comportements, intérêts ou habiletés particulières identifiés à l’âge préscolaire permettent de prédire le niveau intellectuel à l'âge scolaire. Sur le plan théorique, ces données longitudinales permettront de documenter le développement cognitif des enfants autistes de l’âge préscolaire jusqu’à l’âge scolaire. Sur le plan pratique, ce projet permettra d’être mieux outillés pour prédire le potentiel intellectuel des enfants autistes d’âge préscolaire et de mettre en place des interventions et objectifs adaptés au réel potentiel de chaque enfant autiste.

Pour ce faire, nous avons mise sur pied une étude longitudinale comportant trois phases ayant chacune un an d’intervalle. La 1ère phase est faite dès le moment du diagnostic d’autisme, et les phases 2 et 3 ont lieu respectivement 1 et 2 ans après la phase 1. Notre échantillon est composé d’enfants âgés de 3 à 8 ans et incluent des enfants autistes et des enfants ayant un retard ou un développement typique. Lors de ce projet longitudinal, nous évaluons le développement cognitif des enfants avec des tests neuropsychologiques, et les intérêts particuliers et comportements stéréotypés sont documentés à l’aide de la Situation de stimulation de Montréal, une situation de jeu comportant une multitude de jouets avec différentes propriétés perceptives (textures, lumières, sons).

Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Ève Picard, à l'adresse suivante : picard.eve@courrier.uqam.ca

Collaborateur(trice)s : Claudine Jacques, Laurent Mottron et Valérie Courchesne
Étudiante : Ève Picard